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André-Marc Delcourt - compositeur / flûtiste

piano

 

"Hommages"

 

à François Couperin

"Les mains liées"

 

à Maurice Ravel:

"Pour boucher d'une main jamais lasse
ces grands trous bleus que font méchammant les oiseaux"

 

"Les mains liées", fait référence à la passacaille du 8ème ordre de François Couperin.

Si la passion dans une tragédie de Racine se trouve contenue voire enfermée mais aussi concentrée dans la forme conventionnelle d'un alexandrin, dans la pièce de Couperin, la forme courante à l'époque, mais rigide et contraignante de la passacaille en rondeau, à la manière d'une convention sociale (une basse qui se répète de manière obstinée et un refrain avec des couplets ) peine à endiguer une puissante révolte intérieure.

"A propos de la Passacaille, vous avez tout à fait raison de me dire qu"il est étonnant que l'auteur de cette composition terrifiante ait pu être considéré comme exclusivement aimable et élégant. On pourrait faire un rapprochement , dites-vous, avec la légende du tendre Racine au XIXème siècle. Certes il n'est pas de musique plus profondément racinienne que cette passacaille où la rigidité d'une convention sociale et technique, correspondant à une certaine norme acceptée dans les rapports sociaux, parvient à peine à contenir une passion si violente qu'elle menace d'engloutir à la fois la personnalité et la civilisation dont la personnalité fait partie . De même que nous avons conscience que l'alexandrin de Racine tient la bride aux métaphores et au rythmes passionnés de Phèdre, de même nous sentons que la forme sévère de la chaconne en rondeau endigue chez Couperin le flot du chromatisme et des dissonances".

Les lettres du château d'Assas, René Fouque , copyright Stil, Paris 1978 (Commentaire  sur le volume 5 de l'intégrale de Couperin par Scott Ross) https://youtu.be/jkL_iFfhq4c Passacaille à 4 mn 10s

 

« Les mains liées » pièce pour piano écrite en été 2000, "hommage à François Couperin", tente de transposer dans un langage actuel ce sentiment d'impuissance que fait sourdre une passion intérieure réprimée, comme un prisonnier menotté qui tente sans espoir de se délivrer. Musicalement cela ce traduit par la perte de l'indépendance des deux mains de la ou du pianiste qui jouent exactement le même rythme pendant toute l'œuvre.

Cette pièce fait partie d'un diptyque, « Hommages », dont elle constitue le premier volet.

La deuxième pièce est un 'hommage à Ravel", Ravel a écrit « Le tombeau de Couperin » en hommage à la musique française du 18ème siècle.

Elle porte en exergue un vers de Stéphane Mallarmé :

«...Pour boucher d'une main jamais lasse
Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux » (l'Azur - 1864)

Tout d'abord, comme dans l'hommage à Couperin « Les mains liées » : une allusion (hommage) à la main du ou de la pianiste, mais cette tristesse d'entrevoir seulement quelques fragments d'un idéal inaccessible qui nous éblouit sans cesse...« Je suis hanté. L’Azur ! l’Azur ! l’Azur ! l’Azur ! ».
Une autre pièce de Ravel « Oiseaux tristes » dans les « Miroirs » est citée dans la première moitié de la pièce.
L’œuvre est construite sur une forme A/B/A, on imagine dans le début de la pièce le vol lent des oiseaux avec un petit coup d'aile non seulement vers Ravel, mais également vers l'« Arc en ciel » de l'étude 5 de György Ligeti, la partie B centrale est un peu plus agitée, puis on revient au vol calme et triste des oiseaux qui disparaissent petit à petit dans l'azur...balancement perpétuel ré/mi à la main droite, ré bémol/mi bémol à a main gauche.

 

télécharger la partition: hommages

hommage à Ravel : hommage___Ravel

 

vidéo "suivi de partition" (score follower)

 

 

 

enregistré en concert le 25 février 2001 au scriptorium de l'abbaye de Sylvanès
piano: Ann CONOIR

 

 

 

enregistré en concert à la chapelle royale de Rodez
le 24 avril 2001 par Ann Conoir

hommage à Couperin

 

hommage à Ravel

 

 

 26 janvier 2002 - "Les mains liées" / extrait - Ann Conoir, piano

 

 

14 novembre 2020, Léa Galmiche élève au conservatoire de l'Aveyron:
Ravel: "Oiseaux tristes" / "Hommage à Ravel"

 

 

"Visages"

"Pour l'homme du dedans de mon oeil" [Prométhée]

"Un visage si près des pierres" [Sisyphe]

 

télévharger la partition:

deux_visages

 

 

Ann Conoir: piano

 

 

"Le messager"

6 courtes pièces pour piano à 4 mains

1- le messager de la lumière s'est brûlé pour une ombre
2- qui veut avoir vue sur la vision met son œil dans sa poche

3- la présence unit le doute au songe
4- mise à sac des ténèbres et du vent
5- est-ce une buée de sable, l'illusion d'un aimant, ou des lèvres calcinées?
6- personne ne tient la frontière entre le signe et le songe

 

(d'après des poèmes d'André Velter)

 

télécharger la partition: le_messager

 

enregistrement en répétition le 13 juin 2002
par Anny-Gaëlle Yvars et Hélène Saint German

élèves à l'école nationale de musique du département de l'Aveyron

 

 

Le messager / avril 2011

 

IMGP9234